Photos
-
07:03:03
by Philippe Jonckheere (de) | April 22, 2003 07:03:03
A Saint-Denis, rester sur l'autoroute A86 en direction de Nanterre.
day 22042003.txt 1/2 keywords Tunnel locations Autoroute -
07:08:44
by Philippe Jonckheere (de) | April 22, 2003 07:08:44
Prendre l'autoroute A15 en direction de Cergy-Pontoise.
day 22042003.txt 1/2 keywords Bleu locations Autoroute -
07:15:22
by Philippe Jonckheere (de) | April 22, 2003 07:15:22
A la station-service de Cergy-Pontoise, comme un lundi matin sur deux, je m'arrête, en sortant du travail de nuit, d'une part pour soulager ma vessie de toute cette eau minérale bue le long de la nuit, contempler ce faisant, du talus, le lever du soleil, déjà entraperçu du pont d'Argenteuil, puis aller boire un café au gobelet à la station-service.
day 22042003.txt 1/2 locations Autoroute -
07:16:17
by Marie-France | March 20, 2002 07:16:17
A droite : la cabine centrale à double sens, mon collègue travaille actuellement dans l'autre sens. J'en profite pour jeter un oil sur mes mèches qui dépassent.
day Ca roule keywords Reflet, caisse, Péage, Cabine locations Autoroute -
07:46:15
by Marie-France | March 20, 2002 07:46:15
Derrière moi à droite, ça roule tranquillement. Il y a deux voies ouvertes. Les gens arrivent pour bosser sur Ancenis.
day Ca roule keywords Voiture, Feu de signalisation, Péage, Cabine locations Autoroute -
07:59:22
by Philippe Jonckheere (de) | April 22, 2003 07:59:22
Dimanche en fin d'après-midi, ça y est, je repars à la maison. Je quitte François, nous nous embrassons, d'être à ses côtés me fait toujours tellement de bien. La route est belle, le soleil rasant, les plaines ondulées de la Champagne pouilleuse ne me font plus peur, la route est inondée de lumière, je ne suis pas pressé, quand j'arriverai les enfants seront couchés, j'irai les embrasser et leur caresser les cheveux, les recouvrir aussi. Je prendrai Anne dans mes bras, et je pense même que j'aimerai décrire plus tard dans ces lignes cette étreinte, j'aimerais aussi parvenir à écrire ces paysages déserts rayés comme par une balafre par la Nationale 4. La nuit tombe et mes pensées ne s'assombrissent pas avec les collines, j'aime les voyages en voiture de nuit. Les alentours de Paris sont difficiles à négocier, une épaisse confiture de circulation, je passe littéralement sous les fenêtres du travail, je m'arrêterai presque prendre un café, mais tout de même la hâte de revoir Anne est là, alors à bout d'efforts de patience de tant d'embouteillages, je finis par rejoindre l'autoroute de Cergy-Pontoise et à plus vive allure maintenant je me dirige vers les plaines du Vexin. Au rond-point de Branchu, une camionette me passe sous le nez et manque de peu de sortir de la route, mais se rattrape in extremis, je me dis ouf, il s'est bien repris. Et puis je la suis et je m'aperçois tout de suite que son conducteur doit être ivre, il fait des embardées en dépit d'une route rectiligne, zig-zague sans cesse, flirte tantôt avec le fossé tantôt avec les voitures d'en face, il roule à tombeau ouvert, je fais des appels de phare, les voitures, nombreuses dans l'autre sens, celui des retours de fins de semaine à la campagne, dans le sens Province-Paris, comme on dit à la radio, les voitures en contre-sens donc, se serrent le plus possible sur leur droite, l'une d'elle est accrochée, mais la camionette n'en a cure qui poursuit son chemin à toute berzingue, je suis désemparé, je ne peux rien faire, je le suis péniblement, ma petite Peugeot diesel poussive fait de son mieux. La camionette commet des embardées de plus en plus spectaculaires, c'est certain, elle va finir par tamponner une voiture dans l'autre sens, c'est une très longue ligne droite qui sépare Branchu de Gisors, dans l'autre sens, une file ininterrompue de phares, et la camionette continue de filer comme si elle choisissait sa victime, car je le sais elle va finir par tuer quelqu'un dans l'autre sens, le genre de face-à-face dont la presse locale se plait toujours à dresser des bilans ordonnés en nombre de pères et de mères de famille et d'enfants. Je cherche une solution, plusieurs fois en douze kilomètres de cette interminable ligne droite, je me dis que ça y est, mais non la camionette redresse sa trajectoire mortelle au dernier moment, c'est affreux, je mords nerveusement mon col roulé, et je réfléchis, je réflechis de toutes mes forces, qu'est-ce que je peux faire?, les appels de phares sont lettres mortes, m'arrêter à une borne et appeler au secours, non, nous allons arriver dans cinq kilomètres à Gisors, je ne crois pas que la gendarmerie aurait le temps de faire quoi que ce soit, je ne vois qu'une seule solution, je le suis, au rond-point de Gisors, il sera obligé de s'arrêter, je sors de la voiture et je saute sur le conducteur, je lui prends ses clefs et je les jette dans le champ d'à côté, le plus loin que je puisse. Je ne vois rien d'autre à faire. Dans la descente qui arrive sur Gisors, la camionette va être ralentie par une voiture qui descend prudemment, je me dis que nous sommes sauvés que je l'aurais au rond-point, la camionette freine et tout d'un coup perd le contrôle et va se jeter sur une voiture qui remonte dans l'autre sens, c'est un choc terrible, un fracas épouvantable, le mélange du verre cassé, de l'acier contre l'acier et aussi du plastic qui casse, c'est ce bruit là. C'est étrange, parce que pour une seconde je me sens libéré: c'est arrivé, il n'y a plus rien à faire. Je freine. Je fais arrêter la voiture qui me suit, lui dit de faire de même avec les suivantes. Je cours à la voiture accidentée, celle percutée par la camionette, cette voiture n'a plus forme de voiture. Dedans il y a un homme inerte, le moteur de sa voiture sur les genoux, le pare-brise en travers de la gorge, je lui prends le poignet, je ne trouve aucun pouls, je cherche le pouls à la pomme d'Adam, je ne trouve rien, je m'arrête, je ne suis pas médecin, je ne sais pas quoi faire, je relâche le poignet de cet homme inerte, d'autres conducteurs sont sur les lieux et me demandent s'il est mort je leur dis de se taire, je sais que l'ouie est le dernier sens en éveil dans l'agonie, avec de la chance les secours arriveront à temps. Pour lui, je ne sais pas quoi faire et je me dis que l'autre, celui qui roulait comme un fou, lui est sans doute blessé, je vais voir, il est sonné, mais il n'a rien, apparemment rien, il est saoul comme un Polonais, l'haleine fétide et le regard vitreux. Je demande aux gens aux alentours de ne pas le quitter d'une semelle, les secours arrivent, ils se jettent sur l'homme encastré dans sa voiture comme parfois les vieux murs de pierre le sont par la végétation, ce n'est pourtant pas le moment de faire des images, mais c'est celle qui me vient à l'esprit, un pompier soulève le toit de tôle, dégage la poitrine et entamme un massage cardiaque, est-ce qu'il y a de l'espoir?, je voudrais y croire. J'aide un autre pompier à porter secours à celui qui n'a rien, mais il n'a rien, le pompier s'en occupe parce qu'il a deviné que c'était lui l'assassin, mais les assassins sont des hommes, je suis d'accord avec le pompier, il faut s'en occuper, pendant que le pompier infirmier l'ausculte, j'ai posé ma main sur son épaule, c'est l'épaule d'un homme, et je me dis qu'il a des épaules comme celles de mon ami François, je sais qu'il a tué, mais c'est l'épaule d'un homme, encouragé par le pompier, je lui parle, je lui demande si cela va, on s'en occupe mais il n'a rien, on l'embarque tout de même sur un brancard. Un médecin du Samu est arrivé, il se porte au secours de l'homme prisonnier de la tôle, rapidement, il ressort et fait signe aux infirmiers qui arrivent avec grand renfort de matériel de réanimation qu'il n'y a plus rien à faire, il demande un drap et recouvre le mort. Je m'effondre. Je n'ai rien pû faire. Un pompier vient me voir, je lui dis tout, la lotterie, les douze kilomètres d'à-qui-le-tour, l'impuissance, on était presque à Gisors j'allai pouvoir fairequelque chose, il est trop tard maintenant. J'ai la tête qui tourne, les jambes en coton, on m'assoit, on prend ma tension, je suis inconsolable. Cet homme je n'ai pas pû le sauver et l'autre l'arrêter. Je vais m'évanouir, c'est toujours ce que je fais quand je refuse la réalité. On m'allonge dans un brancard, on prend mon nom, je parle de ma voiture plus haut, elle est restée ouverte avec le Mac de François à l'arrière, l'appareil-photo sur le siège, je donne la clef à un pompier, il va s'en occuper. Je suis conduit à l'hôpital. Aux urgences, je manque de me casser la gueule en sortant du camion des pompiers, on va chercher un fauteuil roulant (je ne suis pas le genre de personnes qu'on porte, on me roule). Aux urgences, je suis dans une salle, juste à côté de celle du chauffard qui fait du scandale maintenant, et qui demande à partir. On me donne un calmant, j'appele Anne qui se faisait un sang d'encre, pour la rassurer mais en pleurant tout du long, je ne crois pas que je la rassure beaucoup, je lui dis juste que je n'ai rien. C'est étonnant d'ailleurs parce que je n'ai rien mais je suis branché de partout à un moniteur de survie. Les calmants font effet, les infirmiers sont aux petits soins, ils sont ce que les hommes et les femmes peuvent être les uns pour les autres. A côté le chauffard éructe, il ne cesse d'arracher ses branchements divers au moniteur des fonctions vitales, tous nous nous taisons, nous pensons tous qu'il est tellement saoûl qu'il ne se rend pas compte de ce qu'il a fait. Le médecin du SAMU est de retour, il s'encquiert de comment je me sens. Je lui demande ce que j'aurais pû faire, il me dit, rien, le pauvre gosse est mort sur le coup. C'est fini, un gendarme vient enregistrer ma déposition, il écrit, pour moi, à la première personne du singulier, ses phrases sont précises et brèves, rien à voir avec les miennes, je signe.
C'est arrivé précisément à cet endroit, le 23 mars 2003, là où le camion va croiser, sans encombre, cette voiture venant de Gisors.day 22042003.txt 1/2 locations Autoroute -
08:26:48
by Marie-France | March 20, 2002 08:26:48
Je continue la mini pause casse-croûte. Le petit déjeuner est déjà loin : un petit beurre Lu.
day Ca roule keywords Manger, Femme, Péage, Cabine persons Marie-France Bahuaud locations Autoroute -
08:29:37
by Marie-France | March 20, 2002 08:29:37
Ça y est ils partent au travail.
day Ca roule keywords Voiture, caisse, Péage, Cabine locations Autoroute -
10:03:00
by Olivier Seniult | March 31, 2002 10:03:00
C'est parti. Direction l'autoroute.
day Ranger la campagne keywords Voiture, Conduire, Rouler locations Autoroute -
12:03:31
by Marie-France | March 20, 2002 12:03:31
Je rentre à la maison. C'était une courte journée.
day Ca roule keywords Voiture, Péage, Cabine locations Autoroute