Photos
-
21:59:05
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:59:05
Lutrin de luxe pour un brouillon, une liste de corrections à apporter, toutes rayées, donc toutes faites.
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés Ordinateur -
21:58:17
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:58:17
S'assurer ensuite que tout fonctionne, se réjouir tout de même que les coutures ne soient plus visibles, une fois le travail fait, c'est déjà ça.
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés écran, Ordinateur, Internet -
21:55:23
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:55:23
Revenons à nos moutons. Prenant une photographie de cette activité de corrections attentives, je mesure à quel point je trouve très laides toutes ces interfaces graphiques des différents programmes que j'utilise pour travailler les textes, les images ou les pages de site et c'est pourtant dans les ramifications et les détours de ces programmes que je parviens à donner corps à ces idées, celles même que j'ai pû avoir tandis que je poussais Madeleine sur sa balançoire, que je torchais Nathan ou même que je faisais la vaisselle: là aussi que d'heures passées devant une image lumineuse souvent trouvée moche!
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés écran, Ordinateur -
21:43:09
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:43:09
Et ce soir plutôt qu'un autre, sans doute échaudé par tous ces va-et-vient entre le travail, sa représentation, et le travail qui s'attache à cette représentation, je remarque mes labyrinthes à billes posés sur l'écran de mon ordinateur __ j'utilise ces labyrinthes, sur lequels, avec les années, j'ai acquis une belle dextérité, parfaitement inutile et oiseuse au demeurant, pour tromper l'ennui et l'attente des traitements de gros fichiers, pour lesquels ma machine, une vieille brouette, rappelons-le, peine et s'essouffle à absorber des modifications, même modiques, de fichiers, notamment des images, pesantes en mémoire, ou encore pour occuper l'attente de téléchargements qui n'avancent pas eût égard à une connection à faibles débit et longévité, on s'étonne souvent de ma patience à supporter de telles attentes, tout est relatif, personnellement après des années passées à remuer des cuvettes de révélateur, pour un temps de développement supérieur à cinq minutes, histoire de rendre les noirs charbonneux à souhait, prévoir une adjonction de benzotriazol, après donc, une pratique assidue de la photographie argentique, j'ai souvent le sentiment, avec le numérique, de manier la foudre __ et ce soir plutôt qu'un autre donc, de remarquer donc, le voisinage fréquent de mon plus ancien labyrinthe à billes, posé sur le dessus de l'écran, donc, d'avec sa représentation et le bonheur vraiment, fétichiste sans doute, d'avoir un jour remarqué sur cette photographie de Georges Perec écoutant Wagner, les yeux clos, allongé sur son tapis, de remarquer donc, sur sa table basse à lui, cet objet si familier à moi, ce labyrinthe à billes aux méandres concentriques sur lequel, sans doute à la même époque, les années soixante-dix, peut-être même, en même temps que Georges Perec lui-même jouant avec son labyrinthe à billes, nous jouions, mon père, mon frère Alain et moi à celui qui parviendrait à rentrer le plus vite possible les cinq billes dans la cellule centrale, c'était mon père qui chronomêtrait sur sa lip.
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés Ordinateur -
21:34:08
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:34:08
La page des "je me souviens" inspirés par Georges Perec et Joe Brainard, c'est l'une des toutes premières pages dont j'ai eu l'idée pour le site et c'est sans doute celle qui me donne encore le plus de plaisir aujourd'hui, je n'aime rien tant que de recevoir de temps en temps ces quelques "je me souviens" par mail et de les ajouter au bas de cette page, à la suite des lignes précédentes.
Je me souviens de cette monitrice ivre qui fêtait la fin de cette colonie de vacances; je la regardais pisser. Je crois que je ne comprenais pas ce que je voyais. Pourtant je comprenais "femme", "pisser", et peut-être même "ivre".
(Et dire que celui-là n'aime pas du tout Perec!)Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés écran, Ordinateur -
21:22:21
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:22:21
Je dois laisser de côté quelques instants la journée et sa documentation servile, pressé que je suis de faire quelques corrections urgentes sur le site du Désordre, sempiternelles modifications, parfois une simple faute d'orthographe, ici une coquille, une faute de frappe, un lien brisé, une image manquante, une imprécision, une erreur, un effet de mise en page qui a sauté, un extrait de code qui déconne, pas d'extrait de cône qui décode, une information obsolète, une idée qui n'est plus bonne : veiller à l'intégrité des cinq mille et quelques fichiers qui composent le site, une tâche qui ressemble fort à faire le ménage dans une vaste demeure, quand on a fini de dépoussiérer la dernière pièce, il est temps de passer à nouveau le balai dans la première des pièces, par laquelle on avait commencé, dans le cas de mon site, les dimensions de la demeure ne cessent de croître, ce qui provoque mon essouflflement parfois, ce soir une vingtaine de fichiers sont à reprendre, ce n'est pas la mort, j'en ai fait la liste.
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés Ordinateur, Texte -
21:15:17
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:15:17
Et prenant note de tout cela, je remarque que ces lignes manuscrites (paragraphe plus haut) voisinent, elles, l'image du paragraphe suivant (paragraphe plus bas) qui naturellement, pour mon plus grand emprisonnement, celui de mon esprit tout du moins, avoisinent une photographie de lignes manuscrites et fastidieuses. JE VOUS FAIS UN DESSIN?
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés Texte, Ecrire -
21:12:03
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 21:12:03
Reportant de nouvelles corrections au texte, je tombe sur les notes et le croquis que j'avais fait de mon stylo posé à côté d'une photographie le représentant posé sur un tas de feuillets de notes déjà tapées. De fait je pose derechef mon stylo sur ces notes, comme en fait je m'étais promis de le faire plus tôt tandis que l'appareil n'était pas à portée de main, et je prends une photographie sur laquelle, en déclenchant, je réalise que non seulement le stylo est en compagnie de sa représentation, mais qu'il figure maintenant sur une représentation de sa représentation à quelques encablures seulement du croquis qui prend note de cette idée. Présents sur un même plan se retrouvent donc, l'objet, l'idée et sa représentation, et aussi un peu du temps qui passe entre ces différentes étapes, du moins l'espère-t-on.
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés Texte, Ecrire -
20:55:19
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 20:55:19
Reprenant la chronique en cours et jugeant, dans une maquette sommaire, de comment elle apparaîtra une fois en ligne, prenant alors une photographie de mon écran, je m'aperçois que ce qui était jouissif la nuit dernière, c'est à dire creuser des chasse-trappes de plus en plus béantes et profondes, le réglage de ces pièges donc, est, au contraire, ce soir, une occupation déplaisante et affligeante, laissant derrière elle une curieuse impression de malaise: ici une photographie de mon écran sur lequel je peux lire un passage de ma chronique et son image montrant la construction, la touche finale, en fait, de mon article à propos de la photographie numérique, article qui est, lui, déjà en ligne et apparemment lu, je me retiens in extremis de reprendre cet écran en photo, d'une part parce que je suis sûr que tout le monde a compris ce qui était en jeu ici et d'autre part aussi parce que je ne suis pas certain au contraire de vouloir aller beaucoup plus loin moi-même, dans cette voie incertaine et probablement stérile, est-ce que déjà le fait de voir apparaître cet article dont je revois encore certains passages au brouillon, de le voir apparaître donc, en ligne, est-ce que cela n'est pas, donc, déjà, donc, en soi, donc, une manière de miracle et de mise en abyme, et n'est-ce pas sufisant?
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés écran, Ordinateur -
20:48:42
Par Philippe Jonckheere (de) | 22 avril 2003 à 20:48:42
Et de fait, à la piscine avec Madeleine, certes j'appréciai d'être en partie extrait de cette spirale obsédante d'être en train de travailler et de documenter cette activité de travail, qui devenait elle-même documentée, englué comme pris au piège de cette spirale aussi surement que la mouche sur ces rubans adhésifs que l'on fait pendre les soirs d'été de l'abat-jour des lampes. La comparaison avec le monde des insectes est une nouvelle fois choisie à dessein, que dire en effet de ces heures tous les jours passées devant l'écran lumineux, les yeux s'usant, assez certains soirs pour que je sois obligé de porter des lunettes, si ce n'est que souvent j'ai le sentiment d'y être on ne peut plus vivant, c'est à dire le plus près qu'il soit de moi-même, de mon centre, et qu'à d'autres moments, surement moins couronnés de succès __ tout est relatif, le fait que cela fonctionne à peu près est pour moi un succès, un triomphe même aussi modeste soit-il __ dans ce que j'entreprends, je nourris au contraire le sentiment de passer à côté de tout, et d'autres soirs encore, ce qui est pire, d'avoir un sentiment mitigé et partagé, entre ce qui ne valait sans doute pas la peine et là où le temps fût tout à fait englouti, gâché, un papillon de nuit léthalement attiré par la lueur électrique doit tenir pareil discours.
Journée 22042003.txt 1/2 Mots-clés écran, Texte